Mahmoud Ali Youssouf Un diplomate chevronné aux commandes
Le ministre djiboutien des Affaires étrangères a été élu samedi dernier à Addis-Abeba au poste de président de la Commission de l’Union africaine.

Il n’avait pas la faveur des pronostics devant l’ancien Premier ministre et tonitruant opposant kényan, Raila Odinga, présenté comme super favori à l’élection au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA). Tant Mahmoud Ali Youssouf a mené une campagne sans bruit contrairement à son adversaire qui a multiplié les déplacements à travers le continent et obtenu des promesses de certains dirigeants africains. Mais, c’était sans compter sur la décision finale de la majorité des chefs d’Etat et de gouvernement du continent qui ont jeté leur dévolu sur le ministre djiboutien des Affaires étrangères le 15 février dernier à l’occasion de la 38e assemblée conférence à Addis-Abeba en Ethiopie. Dans ce scrutin à bulletin secret, réservé à l’Afrique de l’Est, conformément au principe de rotation, ce diplomate chevronné sortira vainqueur avec 33 voix sur 49 au 7e tour de ce scrutin auquel Richard Randriamandrato, ex-ministre des Affaires étrangères de Madagascar, était également candidat.
Né le 29 septembre 1965 à Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf est ministre des Affaires étrangères de son pays depuis 2005. Ce diplomate de carrière s’exprime couramment en arabe, en anglais et en français. C’est sans doute cet atout linguistique qui a séduit les chefs d’Etat et de gouvernement africains. Le successeur à Moussa Faki Mahamat, assuré au terme de ses deux mandats de quatre ans, mesure déjà l’immensité et la délicatesse de la tâche qui l’attend. Surtout que son arrivée à la tête de la Commission de l’UA intervient dans un contexte marqué par l’envahissement de la République démocratique du Congo (RDC) par le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, une guerre civile meurtrière au Soudan et l’insécurité dans le Sahel. « J’ai prêté serment pour servir honnêtement et dignement l’Afrique les quatre prochaines années. Une mission hautement exigeante ». Une élection saluée par le chef de l’Etat djiboutien qui y voit un challenge à relever. « Un moment de fierté pour Djibouti et l'Afrique. J'adresse ma sincère gratitude aux chefs d'État pour leur confiance et leur soutien. Son leadership servira l'Afrique avec dévouement et vision », a réagi Ismaïl Omar Guelleh.
Au cours de ce mandat qui court jusqu’en 2028, il sera secondé à ce poste par l'Algérienne Selma Malika Haddadi, élue vice-présidente de la Commission de l’UA. Ambassadrice d'Algérie à AddisAbeba et représentante permanente de son pays au sein de ladite organisation, elle a obtenu 33 voix et succède ainsi à la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa.