Des litiges fonciers empêchent l’acheminement de l’énergie électrique du barrage de Nachtigal pour Nyom 2 à Yaoundé

Entre temps, ce barrage produit une énergie qui reste surplace, l’Etat paie près de 10 milliards de FCFA à Nachtigal Hydro power company (NHPC), pendant que des ménages et autres consommateurs attendent la maximisation du courant électrique.

Des litiges fonciers empêchent l’acheminement de l’énergie électrique du barrage de Nachtigal pour Nyom 2 à Yaoundé

Deux faits poussent des agents économiques du Cameroun à questionner la portée et la nécessité de Nachtigal Hydro power company (NHPC). D’une part il y a la persistance des délestages, la faible disponibilité du courant électrique et d’autre part, l’ardoise jugée salée, soit 10 milliards de FCFA que le Cameroun paie par mois à Nachtigal Hydro power company (NHPC).

Des récriminations qui contraignent NHPC à clarifier la situation. « La centrale est pleinement opérationnelle depuis la mise en service de son 7e et dernier groupe en mars 2025. A fin octobre, la centrale affiche un taux de disponibilité de 100 %, avec ses 7 groupes pleinement opérationnels et 450 MW qui sont mis sur le réseau chaque jour, en particulier aux heures de pointe, afin de couvrir la demande d’électricité », indique l’entreprise dans un communiqué rendu public.

De ses explications, la production énergétique est évacuée via une ligne haute tension de 225 KV, reliant sur 50 Km ladite centre au poste de raccordement de Nyom 2, à Yaoundé, d’où elle est dispatchée pour arriver dans des ménages, des entreprises, et autres consommateurs de l’énergie électrique.

Mais il y a un os. C’est que toute la production énergétique n’est pas acheminée à Nyom 2. Est mis à l’index, le transport de ladite énergie. Toute l’infrastructure dédiée à ce volet n’est pas encore entièrement opérationnelle. Selon le quotidien gouvernemental Cameroun Tribune du 17 nombre 2025 qui donne la parole à quelqu’un proche de ce dossier, les travaux de constriction de la ligne de transport dont la livraison est prévue pour fin avril 2026 « sont lourdement retardés par des litiges fonciers. De longues procédures ont été engagées avec certains particuliers ayant implanté des installations industrielles directement dans le couloir de servitude de la ligne. »

Entretemps, note NHPC, « s’agissant de la production de la demande en fonction de la production de la centrale de Nachtigal, elle varie en fonction de la demande en électricité, mais également en fonction des débits sur la Sanaga. A titre illustratif, pour la journée du 12 novembre, la production est passée de 233 mégawatts à 6h, à 436 mégawatts à 14h puis à 400 mégawatts à 20h. le 13 novembre à 15 h, elle était autour de 300 mégawatts. »

« L’évaluation des énergies produites et transitant à travers les ouvrages de réseau de transport se fait mensuellement lors des séances de validation du bilan énergétique présidées par la Sonatrel sous le contrôle du régulateur (Arsel). Les procès-verbaux issus de ces séances servent de base pour la facturation de l’énergie transportée pour chaque client connecté au réseau », détaille la Sonatrel. En clair donc, l’on ressent encore des perturbations du fait de l’indisponibilité de certaines lignes de transport énergétique de Nachtigal, ces lignes sont encore en construction.

En rappel, dans son rapport publié en juin 2025 au terme de la septième revue économique et financier avec le Cameroun, le Fonds monétaire international a alerté sur les conséquences du contrat avec Electricité de France (EDF) pour la construction du barrage de Nachtigal. Pour le FMI, « les charges liées au fonctionnement de la centrale de Nachtigal devraient exercer de nouvelles pressions sur le budget. » En effet, sur la base du contrat type ‘’take or pay’’, Eneo est tenu de verser 10 milliards de FCFA à NHPC. Ce mécanisme contraint l’acheteur Eneo à régler l’intégralité de l’énergie produite, indépendamment du volume consommé. En cas de défaillance d’Eneo, l’Etat central du pays règle la note. Infrastructure de 786 milliards de FCFA pour la production de 420 mégawatts, le barrage de Nachtigal a pour mission d’augmenter de 30 % la production électrique nationale et de renforcer la part de l’hydroélectricité dans le mix énergétique que promeut le pays.