Crise au MINADER : Enquêteurs du PULCCA abandonnés après une mission périlleuse

Nous avons été envoyés au cœur de l'enfer, dans des villages isolés, sans infrastructures, parfois sans réseau téléphonique", témoigne un enquêteur, la voix tremblante d'émotion. "Nous avons travaillé jour et nuit, dormi à la belle étoile, mangé ce que nous trouvions. Et maintenant, on nous traite comme des moins que rien.

Crise au MINADER : Enquêteurs du PULCCA abandonnés après une mission périlleuse

Yaoundé, le 31 mai 2024 - Le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER) est au cœur d'un scandale retentissant. Plus de 160 enquêteurs, ayant risqué leur vie et leur santé dans les régions les plus reculées du Cameroun pour le Projet d'Urgence de Lutte Contre la Crise Alimentaire (PULCCA), sont laissés pour compte, sans rémunération ni reconnaissance.

Ces jeunes, issus de divers horizons, ont répondu à l'appel du MINADER pour collecter des données essentielles à la lutte contre la crise alimentaire qui sévit dans le pays. Ils ont enduré des conditions de travail extrêmes, se déplaçant dans des zones difficiles d'accès, parfois même dangereuses, pour mener à bien leur mission.

"Nous avons été envoyés au cœur de l'enfer, dans des villages isolés, sans infrastructures, parfois sans réseau téléphonique", témoigne un enquêteur, la voix tremblante d'émotion. "Nous avons travaillé jour et nuit, dormi à la belle étoile, mangé ce que nous trouvions. Et maintenant, on nous traite comme des moins que rien."

Les promesses de rémunération, pourtant clairement définies, se sont évaporées. Les enquêteurs devaient recevoir 15 000 francs CFA par jour, plus 5 000 francs CFA pour les frais de déplacement. Les chefs d'équipe, quant à eux, attendaient 20 000 francs CFA par jour, plus 5 000 francs CFA pour les déplacements. L'enquête, qui a duré en moyenne deux semaines, représente un investissement humain et financier considérable.

"C'est une véritable trahison", s'indigne un autre enquêteur. "Nous avons fait confiance au MINADER, nous avons cru en leur projet. Aujourd'hui, nous sommes abandonnés, sans ressources, certains malades, sans aucune considération pour les sacrifices que nous avons consentis."

Le silence du MINADER est assourdissant. Aucune explication, aucune excuse, aucune proposition de solution. Les enquêteurs, désespérés, se tournent vers les médias pour faire entendre leur voix.

"Nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes des citoyens camerounais qui avons droit au respect et à la dignité", clame un jeune enquêteur, les yeux remplis de colère. "Nous exigeons notre dû, nous exigeons justice."

Ce scandale, qui met en lumière les pratiques douteuses et l'irresponsabilité de certaines institutions, jette une ombre sur les efforts du gouvernement pour lutter contre la crise alimentaire. Il est urgent que le MINADER prenne ses responsabilités et répare cette injustice flagrante.

En attendant, les enquêteurs du PULCCA restent mobilisés, déterminés à obtenir gain de cause. Leur combat est celui de tous les travailleurs précaires, exploités et méprisés. Un combat pour la justice, pour la dignité, pour un Cameroun plus juste et équitable