Cameroun : Héritage Six familles SDF à Yaoundé !

Plusieurs hectares de terre, leg successoral, divise six familles dans le groupement Mvog-Manga I, par le village Nkollo I, dans le département de la Mefou-Afamba, région du centre.

Cameroun : Héritage  Six familles SDF à Yaoundé !

Par Eddy Ayissi

 

« On leur a fait confiance, ils nous ont trompé ; on leur avait donné la charge de gérer les procédures auprès de l’administration pour un partage équitable du patrimoine familial laissé par nos parents et grands-parents, mais, alors que nous leur faisions confiance, ils faisaient les immatriculations en leurs noms et ceux de leurs enfants, nous éloignant ainsi de cet héritage », dixit Marie Thérèse Edoa et Jean Bertrand effila Akama. Tels sont les pleurs des membres de quatre familles dans la peine. Celles-ci, aujourd’hui, sans domicile fixes, héritières d’un patrimoine foncier de plus d’une cinquantaine d’hectares de terre au village Nkollo I, dans le département de la Mefou-Afamba, région du Centre. Malheureusement, elles se sont vues écarter de l’héritage familial. Les successions Marie Thérèse Effila Andela, Enyegue, célestine Bana et Mbena sont aux abois.

Origine

En effet, « ce patrimoine foncier qui divise ces familles aujourd’hui appartenait à une maman, qui était par ailleurs une cousine à notre feu-père. Celui-ci a été sécurisé par sa nièce qui portait son nom Enyegue, mais est devenue madame Boatueux par les liens du mariage », renseigne sa majesté André Ndi Mveng, chef du groupement Mvog-Manga I. « Celle-ci ayant donc sécurisé ces terres avait au départ immatriculé à son nom propre et au nom de ses enfants.  Des années plus tard, le regretté Apollinaire Ntsogo ayant pris sa retraite est retourné au village. Nous l’avions par ailleurs accompagné pour rencontrer madame Boatueux pour lui réclamer la part qi revenait à sa grand-mère. Après des pourparlers non concluants, le tribunal coutumier de Nkol-Meyang avait été saisi. J’en faisais par ailleurs parti. Cette juridiction judiciaire traditionnelle avait rendu son verdict. L’on croyait que le problème était réglé. Après le décès de madame Boatueux, il y a eu des rebondissements, dont l’arrestation de Apollinaire Ntsogo neuf fois pour ce litige. En fin de compte, nous avions réglé ce problème au niveau du village, plus tard au niveau de l’administration par le biais du ministère et de la sous-préfecture. Apollinaire Ntsogo a récupéré les parts qui revenaient à ses parents après un partage équitable. Jusque-là, des gens ont continué de faire des recours. Je me rappelle que j’avais demandé qu’on laisse les familles gérer ce litige en famille parce qu’il s’agit de deux enfants nés d’un même géniteur qui a laissé un patrimoine foncier », confie l’autorité traditionnelle aux journalistes venus en savoir davantage. Une volonté du chef traditionnel qui a été respectée. Et celui-ci de préciser qu’au « moment du réglage du conflit, Apollinaire Ntsogo plaidait en lieu et place de ses six frères et sœurs dont quatre, déjà décédés ».  

Sauf que pour André Mveng Ndi, le désordre s’installe définitivement après les décès d’Apollinaire Ntsogo et sa sœur Bernadette Ndzengue. « L’on est donc étonné à ce jour, que ce patrimoine foncier n’appartient qu’à deux familles, notamment celles de Bernadette Ndzengue et Apollinaire Ntsogo. Les successions de leurs frères et sœurs n’ayant rien dans ce patrimoine » s’indigne le numéro 1 du groupement Mvog-Manga.

« Les nouveaux riches »

En face, Paul Noah et son frère Effila Ntsogo, sont les principales personnes indexées et incriminées dans ce qui est désormais considéré comme une arnaque familiale. « Les nouveaux riches », comme les a surnommés leurs frères et sœurs en larmes ne semblent pas manifester une volonté de voir ce litige foncier avoir une fin heureuse. Contactés par nos soins, Paul Noah souhaite ne plus être rappelé pour cette affaire. Au passage, celui-ci dit qu’il « n’y a pas de souci de ce coté et que sa fratrie estime en avoir, il y a des voix de recours ».

Et pourtant, des larmes aux yeux, les quatre familles dans la dèche ce jour, ne demandent qu’une chose : « s’assoir sur une même table et partager ce patrimoine foncier de manière équitable ».   

 

Photo, Légende : Marie Rosette Edoa, Etienne Didier Onana, Jean Bertrand Akama Effila face aux journalistes.