Douala : La lutte contre le désordre urbain intensifiée
Plusieurs constructions réalisées sans permis de bâtir ont été détruites par les éléments de la police municipale de la mairie de ville de la capitale économique.
Par Eddy Balana
Pleurs, larmes et grincements de dents n’ont pas stoppé les coups de pelle de cette machine contre la clôture de cette résidence du quartier Nkolmitag dans la ville de Douala. Après plusieurs coups de cette tractopelle, le mur s’écroule, laissant à découvert une résidence constituée d’un rez-de-chaussée et d’un étage. La bâtisse elle-même échappe de peu aux coups de pelle de cette broyeuse. L'absence de permis de bâtir est la cause des supplices de son propriétaire, apprend-on. Hervé Ambata, directeur de la police municipale au sein de la mairie de Douala révèle qu’ils « avaient l’intention de démolir la maison parce ce que c’est pour cela que nous sommes venus. Malheureusement, elle est fermée, on ne sait pas s’il y a des gens à l’intérieur. Et l’une de nos missions est de préserver la vie humaine »,
Non loin de là, un vaste chantier va également connaître la visite des agents destructeurs de circonstance. La broyeuse ravage une maison faite en matériaux provisoires. Planches, lattes, tôles sont écrabouillées et éparpillées dans un coin de la cour, ceci sous le regard hagard des manœuvres présents sur le lieu du chantier. Il est reproché au promoteur dudit chantier de n'être pas en conformité avec la loi. « Ce monsieur a obtenu une autorisation de construire R+2. Mais, vous pouvez le constater, il est en train de faire un R+3, peut-être même un R+4. Ainsi, il tombe sous le coup des sanctions en matière de constructions irrégulières », détaille le responsable de la police municipale, par ricochet, responsable des opérations de casses sur le terrain.
Au quartier Bonabo, une quincaillerie va être réduite en un amas de graviers. Si quelques minutes ont été laissées aux occupants de libérer les lieux avec tout ce qu’il s’y trouvait, le promoteur, dépité, va assister à la scène sans pouvoir réagir. Des sacs de ciment, des fauteuils et bien d’autres matériaux de construction se sont retrouvés sur la rue. La machine destructrice a immédiatement changé l’aspect physique des lieux.
Ces casses font partie d'une vaste opération visant à règlementer l'urbanisation dans la capitale économique. Une campagne débutée, il y a deux ans par le maire de la ville de Douala. « Il a débuté la lutte contre les constructions illégales et non conformes », renseigne Hervé Ambata. Pour lui, « le nombre de maisons construites de manière illégale est très important. Donc, nous menons une lutte effrénée contre le désordre urbain ».
Après moult rappels à l'ordre via des campagnes de sensibilisation, « l'heure est désormais à la répression », Hervé Ambata, descendu sur le terrain avec une kyrielle d’éléments de la police municipale et des forces de maintien de l’ordre de la ville de Douala.