Extrême-Nord: près de 4500 hectares de sorgho dévastés par les chenilles légionnaires
L’insuffisance des produits phytosanitaires serait l’une des causes de cette catastrophe.
Selon nos confrères du tri-hebdomadaire régional « L’œil du Sahel », 4 335 hectares de sorgho ont été dévastés par la chenille légionnaire d’automne dans les départements du Diamaré, du Mayo Danay, du Mayo Kani et du Mayo Sava. Et pour cause, « les agriculteurs ne lancent pas l’alerte à temps quand ils constatent une attaque. C’est lorsqu’ils sont dépassés par les événements qu’ils viennent vers nous », confie Aimé Djouldé Dalla, le chef de la base phytosanitaire de l’Extrême-Nord.
Cette attaque de la chenille légionnaire renforce l’insécurité alimentaire dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, qui, comme les deux autres régions de la partie septentrionale du pays, sont le terreau de la consommation des céréales (mil, sorgho, maïs, riz), dont le déficit s’est creusé ces dernières années. En 2021, le déficit céréalier dans l’Extrême-Nord a culminé à 74 560 tonnes, contre seulement 15 560 tonnes en 2020. Ce qui révèle une hausse du déficit de 58 919 tonnes en glissement annuel, soit 378% en valeur relative.
À l’origine de cette explosion du déficit des céréales, qui occupent une place prépondérante dans les habitudes alimentaires des populations des trois régions septentrionales du Cameroun, le ministère de l’Agriculture met à l’index les conflits, les ravages de la chenille légionnaire, les attaques des oiseaux granivores et la destruction des plantations par des pachydermes.